
Chaque semaine, le Mouvement Européen France partage le Brief Européen. Ce 15 juillet 2025, Sandrine Gaudin, coordinatrice du Lab des idées du Mouvement Européen France et Vice-Présidente du Mouvement Européen Paris vous résume les dernières actus, décryptées et expliquées. |
1 ❯ Conférence de Rome sur l’Ukraine le 10 et 11 juillet : le soutien des Européens ne faillit pas Après les rendez-vous de Lugano, de Londres et de Berlin, la conférence a réuni des dirigeants politiques mondiaux, des représentants d’organisations internationales et d’institutions financières, des acteurs du secteur privé, des autorités locales et régionales et des membres de la société civile et de la diaspora ukrainienne. La conférence de Rome est consacrée au redressement, à la reconstruction, à la réforme, à la modernisation et à l’avenir à long terme de l’Ukraine, pays confronté depuis 2022 à une guerre d’agression menée par la Russie. Quatre thèmes principaux : la mobilisation du secteur privé pour la reconstruction et la croissance économique ; la dimension humaine : le redressement social et le capital humain pour l’avenir de l’Ukraine ; le redressement des municipalités et des régions ; et l’adhésion à l’Union européenne (UE) et les réformes qui y sont liées. L’Union européenne a débloqué deux milliards d’euros pour la reconstruction de l’Ukraine. Le fonds de 2,3 milliard d’euros annoncé lors de la conférence de Rome vise à mobiliser jusqu’à 10 milliards d’euros d’investissements privés. Les dégâts directs de la guerre sont estimés à 170 milliards d’euros. Du côté du Conseil de l’Europe, le soutien est de plusieurs natures : registre des dommages, tribunal pour poursuivre les crimes de guerre, aide à la reconstruction et au soutien des réfugiés et des déplacés par la Banque de développement du Conseil de l’Europe, appui aux préparatifs et aux réformes liés à l’adhésion à l’UE, soutien aux efforts liés au retour des enfants d’Ukraine en Russie. Par ailleurs, à noter que la Cour européenne des droits de l’Homme a rendu un jugement historique dans l’affaire qui opposaient les Pays Bas à la Russie dans l’affaire de l’accident d’avion de la Malaysia Airlines qui a provoqué la mort de 298 passagers il y a onze ans à la suite d’un tir de missile. La Cour a attribué la responsabilité à la Russie, rappelant par ailleurs toutes les violations des droits de l’homme commises en Ukraine depuis 2014. Même si la Russie a été exclue du Conseil de l’Europe en 2022, ce jugement lui est applicable, car les faits sont antérieurs. |
2 ❯ L’Eurogroupe reconduit son président pour deux ans et demi avec pour mandat de renforcer l’euro sur la scène mondiale Le 7 juillet, l’Eurogroupe, l’instance informelle qui réunit les ministres des Finances des 20 pays membres de la zone euro (bientôt 21 avec la Bulgarie), s’est choisi un président. Parmi les trois candidats (Lituanie, Espagne, Irlande) figure le sortant, en poste depuis 2020, l’Irlandais Paschal Donohoe, 50 ans, qui a appartient au PPE, la famille politique conservatrice, dominante en Europe. La France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et les Pays-Bas, les cinq plus grandes puissances économiques qui totalisent environ 85 % du PIB de la zone euro, expliquent qu’elles veulent limiter le nombre de réunions de l’Eurogroupe « en format inclusif », avec les pays qui ont gardé leur monnaie nationale, une tendance qui s’est accrue ces dernières années, réduire le nombre de réunions annuelles, et définir des priorités : la finalisation de l’union bancaire, l’union de l’épargne et de l’investissement, la surveillance des taux de change pour pouvoir réagir vite en cas de chocs externes. La volonté de continuité et l’engagement du président sortant à insuffler une nouvelle dynamique ont prévalu. |
3 ❯ Prochain budget pluriannuel pour l’UE (2028-2034) Dans la proposition qui sera rendue publique le 16 juillet, la Commission devrait proposer d’étendre la conditionnalité de tous les instruments financiers au respect des règles de l’Etat de droit. Actuellement, la Hongrie s’est vue suspendre des financements européens au titre du Plan de relance et de résilience pour un montant de près de 18 milliards d’euros. Les fonds seraient suspendus pour les Etats membres violant l’Etat de droit mais des financements pourraient être accordés à la société civile. Cette conditionnalité dite « intelligente » n’est pas sans susciter des débats. Les détracteurs estiment que les autorités nationales ne seraient pas encouragées à faire des efforts si in fine les financements européens parviennent à soutenir des projets de la société civile. Pour mémoire, dans le manifeste pour les élections européennes, le Mouvement Européen – France propose une telle extension de la conditionnalité à tous les instruments financiers de l’UE. |