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Conférence sur l’Europe de la défense

La conférence sur l’Europe de la défense a accueilli ce 22 février 2024 Anne Fort, Mounir Satouri, François Heisbourg et le Général Perruche. Cette conférence a été l’occasion de revenir sur l’état de la défense européenne actuelle, les enjeux auxquels elle fait face et quels points d’amélioration peuvent être envisagés.

La conférence s’est ouverte sur le constat de la réduction des effectifs et des budgets européens depuis la guerre froide. Les « 30 paresseuses » ont été bercées par l’idée que la guerre est un enjeu lointain pour l’Union européenne. Cependant, avec l’invasion de la Crimée et de l’Ukraine, la guerre à fait son retour sur le continent européen. Face à cela, l’Europe s’apprête à vivre des années houleuses et charnières.

              Les intervenants décrivent la défense européenne comme une construction minimale qui est le reflet des intérêts divergents des Etats membres. La décision se fait au consensus dans un contexte intergouvernemental. Ainsi, les prises de décisions semblent constituer des intersections entre les intérêts divergents des Etats. Les politiques d’achats sans coordination des Etats membres depuis l’agression de l’Ukraine illustrent l’absence de coordination des achats militaires dans l’Union européenne. Cela défavorise les Etats notamment face à l’augmentation des prix.  Par ailleurs, l’absence de commandements stratégiques permanents empêche une réponse rapide face aux enjeux actuels.

Aujourd’hui, il existe un enjeu politique concernant la défense européenne mais les moyens mis à disposition ne sont pas à la hauteur pour y répondre ce qui démontre l’absence de volonté politique des Etats membres. Une large partie des Etats de l’UE n’ont en effet pas d’intérêts dans le domaine de la défense.

La supranationalité de la défense européenne pourrait permettre de véritables améliorations : un meilleur équipement mais aussi la fin du non-respect du cadre européen sur les exportations d’armes dans le monde. L’unité stratégique et diplomatique commune permettrait également une place crédible de la défense européenne dans le monde.

La Commission européenne ainsi que le Haut représentant prônent l’utilisation du fond européen pour favoriser la recherche et le développement dans le domaine de la défense. Par ailleurs, la compétitivité doit être soutenue en favorisant les contrats d’achats européens, en luttant contre les fragmentations de la base industrielle européenne mais aussi en améliorant la visibilité des besoins futurs. Par ailleurs, le programme EDIRPA est mis en avant comme un levier d’amélioration de la coopération des Etats dans les politiques d’achats.

L’amélioration de la défense peut aussi passer par un rôle accru du Parlement, pour permettre un contrôle démocratique, ainsi que le passage de la prise de décision sur la défense à la majorité qualifiée.

La création d’une armée européenne suppose un gouvernement européen qui choisit de mettre les vies en jeu. Pour certains des participants de la conférence il faut tendre vers cet objectif sans pour autant brusquer les Etats de l’Union européenne. La mise en place d’une planification par des scénarios pourrait être une étape vers cet objectif. Cela permettrait d’établir des scénarios sur les menaces sur les intérêts européens et de trouver des réponses adaptées.

D’autres prônent une Europe de la défense sous la forme d’une OTAN sans les États-Unis. En effet, seul quatre Etats membres ne font pas encore partie de cette organisation. Il s’agirait donc d’absorber les droits et obligations de l’Otan notamment l’article 5 sur la protection mutuelle.

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